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Jean-Marie Delarue alarmé pour les détenus à Mayotte

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publié le 26 juillet 2010 à 0h00

Le contrôleur général des lieux de privation de liberté, Jean-Marie Delarue, a poussé hier un coup de gueule dans les colonnes du Journal officiel. Dans quatre recommandations des plus administratives, il décrit la situation du centre de rétention et de la maison d'arrêt de Mayotte, ainsi que la condition des personnes transsexuelles en prison. C'est froid, objectif et accablant. A Mayotte, au centre de rétention : 140 personnes dans 137 m2. Des conditions «indignes» : «Le centre n'est pas équipé de lits, et chaque personne ne dispose pas de natte de couchage», écrit-il. Douches «en nombre insuffisant», pas de distribution de produits d'hygiène «bien que prévue par le règlement intérieur». Ni serviettes ni vêtements ou sous-vêtements propres après. Pour les mineurs, Delarue souligne que«la situation particulière des enfants abandonnés sur le territoire de Mayotte après la reconduite de leurs parents est préoccupante». Même constat terrible à la maison d'arrêt. 333 % de taux d'occupation au quartier des fins de peine. Moins de 2 m2 par personne, et 5 kilos de bagages pour les détenus transférés en métropole. Une promiscuité telle que «les cours de promenade constituent de fait le seul lieu de vie supportable». Quant au sort des transsexuel(le)s, «chaque chef d'établissement pénitentiaire apprécie au cas par cas» quoi faire sur les vêtements féminins, l'accès aux soins et les cellules