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Libération
TRIBUNE

«La semaine dernière, j’étais stagiaire à Grenoble…»

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par Martin Hirsch, président de l’Agence du service civique
publié le 26 juillet 2010 à 0h00

La semaine dernière, j’étais «stagiaire» à Grenoble. Un stage que j’avais demandé à Olivier Noblecourt, adjoint au maire chargé des affaires sociales, de m’organiser. Il y a cinq ans, dans mon «Rapport sur la nouvelle équation sociale», j’avais préconisé que tout haut fonctionnaire passe deux semaines par an au contact des usagers de son administration. Le directeur général des impôts dans une perception, le directeur de la sécurité sociale au guichet d’une CAF, le directeur général de l’emploi au comptoir d’une agence de Pôle emploi… J’ai estimé nécessaire de m’appliquer à moi-même cette préconisation, mais je n’avais pas prévu qu’elle coïnciderait avec les «événements» qui mettraient Grenoble à la une. J’arrive le dimanche 18 juillet, à 16 heures, sous un soleil de plomb. Dans le TGV, j’ai lu les journaux avec les récits des nuits d’émeute, les tirs à balles réelles. Je décide d’aller tout de suite voir «l’enfer» de la Villeneuve. Il faut finir à pied parce que le tramway ne traverse plus le quartier. Surprise, je trouve le calme le plus absolu. Les passants se promènent, les enfants se baignent dans le lac, les familles se prélassent dans le parc. Pas un bruit, pas un rassemblement. Pas un regard de travers. Cela n’empêchera pas les tirs à balle réelle de reprendre la nuit. «Villeneuve Jekyll et Villeneuve Hyde».

Dimanche, 21 heures : brancardier aux urgences

Mon stage commence aux urgences du centre hospitalo-universitaire. Une nuit de garde. J’ai demandé