Prise illégale d’intérêt, financement illégal de parti politique ou trafic d’influence : les soupçons visant Eric Woerth dans l’affaire Bettencourt sont multiples. L’enquête ne pourra s’arrêter après son audition. Analyse des trois dossiers en cours.
L’embauche de Florence Woerth
La question paraît simple : Eric Woerth est-il intervenu ou pas auprès de Patrice de Maistre, le conseiller de Liliane Bettencourt, pour faire embaucher sa femme ? Le ministre du Travail conteste toute intervention, mais l'homme qui a procédé au recrutement semble d'un autre avis. Patrice de Maistre a assuré aux enquêteurs qu'Eric Woerth lui aurait demandé de rencontrer sa femme «pour essayer de la conseiller sur sa carrière» au printemps 2007. La demande est incongrue, s'agissant non pas d'une jeune diplômée, mais d'une femme déjà expérimentée ayant travaillé pour d'importants établissements - la banque Palatine, Rothschild & Cie, et le groupe Caisse d'épargne. Reste qu'au début de ces pourparlers, Woerth, ex-secrétaire d'Etat à la Réforme de l'Etat (entre mars 2004 et mai 2005), n'est pas encore ministre du Budget, il le deviendra le 18 mai 2007. Les premières discussions sur la carrière de sa femme s'engagent donc alors qu'il n'est que trésorier de l'UMP.
Mais le processus d'embauche démarre en juillet 2007, et c'est donc la femme d'un ministre que Patrice de Maistre va recruter au sein de la société Clymène, qui gère le patrimoine de la milliardaire. C'est d'ailleurs sa préoccupation quand, le 31 août 2007, il annote