Il y a cinq ans, alors que les banlieues s'embrasaient, le maire (PS) de Clichy-sous-Bois était reçu à l'Elysée par Jacques Chirac. «De quoi avez-vous besoin?» demanda-t-il à Claude Dilain. «D'un commissariat.» Dans quelques semaines, ce sera chose faite. L'inauguration du commissariat de Clichy-Montfermeil (Seine-Saint-Denis) est prévue pour septembre, et il se pourrait que Nicolas Sarkozy fasse le déplacement. Car le lieu est des plus symboliques : c'est ici, en octobre 2005, que la vague de violences avait démarré, suite à la mort de deux jeunes de Clichy dans un transformateur électrique, poursuivis par la police.
Pour l'instant, le commissariat le plus proche est situé à Gagny. «En cas d'urgence, les policiers mettent au minimum dix à quinze minutes pour débarquer chez nous», déplore le maire de Montfermeil (UMP), Xavier Lemoine. Comme Claude Dilain, il se félicite de cette installation. Et la population ? La réponse n'est pas si évidente que cela, tant le fossé s'est creusé au fil des ans entre police et population des quartiers sensibles.
Au printemps, la mairie de Clichy a organisé des «ateliers de concertation» afin de préparer l’implantation du nouveau commissariat, à l’ombre de la cité des Bois-du-temple. Avec, parfois, des surprises. Une rencontre avec des adolescents a été annulée, faute de participants. Une autre, en l’absence du traducteur, n’a pu être menée à bien : l’assistance ne comprenait pas assez le français. Près de 500 personn