A 27 ans, elles ont donné une définition au mot life style.Sans avoir jamais eu l'air de travailler leur look, ces deux filles issues de la génération 2.0 sont parvenues à transmuter leur job en îlot de vie. Pendant que les maisons du luxe se rétractent sur leurs «vraies valeurs» ou ressortent les belles endormies du placard (bonjour Brigitte Bardot, hello Mary Quant, ciao Sofia Loren), les sœurs Petit tricotent des patchworks alternatifs en prononçant les mots magiques «collectif» ou «collab», et en ouvrant des boutiques éphémères, ces fameux pop up stores (littéralement «qui s'ouvrent puis se ferment»). Biologiquement parlant, Alix et Caroline formaient déjà un duo. Mais rien ne présageait que ces sœurs aux métiers opposés, l'une dans la mode, l'autre reconvertie dans le meuble de récup après des études de sociologie, fausses jumelles de surcroît, accouchent de l'alliance Heimstone-Three-Seven.

Les deux signatures ne veulent rien dire, c'est fait exprès. Le duo «no-bo»(nomade-bohème) est antilogo jusqu'au bout des ongles. «Je cherchais un nom qui ne se raccroche à rien», dit l'une. «Je voulais une identité sans connotation», dit l'autre. Pas de court-circuit ni de compétition : elles n'ont jamais pratiqué le classique échange de petit ami et ne se sont jamais habillées «en jumelles», les parents leur accordant la liberté de se cultiver chacune à une allure. Ado, quand Alix est très garçon manqué, Caroline est plus fille,