Ce sont des mots pour faire mal, des mots pour discriminer. Après sa sortie sur le «comportement des gens du voyage et des Roms», le Président s'attaque aux étrangers et aux fils et filles d'étrangers.
Ce président qui se dit féru d’histoire revient aux mesures pratiquées aux heures les plus honteuses du passé français : la déchéance de la nationalité, pour la dernière fois utilisée par le régime de Vichy contre les Juifs. Il veut ainsi créer deux catégories de Français, ceux de souche, aussi vaine que soit cette définition, et ceux de naturalisation récente, donc suspecte et suspensive. Dans un amalgame odieux, il assimile ainsi la délinquance à l’immigration. On peut espérer que le Conseil constitutionnel, qui vient de récuser avec courage la garde à vue, saura dire le droit si ces mesures sont un jour votées. On devine les raisons de ce discours xénophobe : le Président est depuis des mois à l’étiage des sondages et ne sait pas comment sortir de l’affaire Woerth. On ne saurait mieux ratisser sur les terres de l’extrême droite. Mais, ce n’est pas de l’angélisme de dire que la force et la répression ne peuvent résoudre la délinquance et le mal vivre dans les quartiers. Il existe des solutions républicaines, mélange de prévention, d’éducation et de maintien de l’ordre et de la loi. Des maires, des associations, des policiers essaient de définir un vivre ensemble pour tous ceux qui font la France. Les discours incendiaires du Président, stigmatisant les communautés le