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Libération
Récit

La singulière geôlière de l’octogénaire

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Décrite comme volage et affabulatrice, la femme de 45 ans qui a enfermé son mari prétend avoir voulu le «protéger».
publié le 3 août 2010 à 0h00

Ancienne aide-ménagère et assistante de vie d’un retraité des assurances dans les années 90, Béatrice, plantureuse dame aux yeux bleus, l’a épousé en février 2008 à Droué dans le Loir-et-Cher, en troisième noce. Intrigué par l’écart d’âge entre cette femme de 43 ans et cet homme, François F., de 78 ans alors, malvoyant, le maire Yves Bertouy qui officie comme généraliste dans la commune a exigé du futur époux un certificat médical. Un autre docteur l’a délivré, et l’union a été célébrée par un adjoint.

Béatrice F., mère de quatre enfants, a ainsi pu acheter avec son nouvel époux, de trente-cinq ans son aîné, une belle bâtisse à Arrou, un bourg de 1 700 âmes situé à 10 km dans un autre département, en Eure-et-Loir. Les habitants d'Arrou ignoraient qu'elle avait un vieux mari. Pour tout le monde ici, la charmeuse Béatrice qui, si l'on en croit les ragots du village «en a fait tomber plus d'un», avait pour amant officiel Laurent G., le patron de la supérette Shopi qui l'employait.

Mausolée. Les habitants ont été «très touchés» au printemps 2009 par les malheurs de Béatrice F. qui tentait de sauver une de ses fillettes de 9 ans, Laura, d'une tumeur au cerveau. Les appels aux dons qu'elle a publiés en avril 2009 dans le journal local, la République du Centre, ont suscité la générosité. Le Rotary, le Lion's club et une association de lutte contre le cancer qui récoltait des bouchons en plastique l'ont également aidée financièrement. Mais l