Docteur en pharmacie, Patrick Beauverie est membre du conseil d’administration de Médecins du monde, qui mène des programmes d’éducation aux risques liés à l’injection (Erli) pour combattre l’épidémie d’hépatite C.
Comment fonctionne la salle d’injection ouverte à Bilbao par Médecins du monde ?
Les usagers se retrouvent dans un endroit propre et calme où ils peuvent s’administrer leur drogue en présence d’un médecin, d’un infirmier qui les informe sur les risques liés à leurs pratiques, aux produits qu’ils s’injectent et à leurs conditions de vie. On leur apprend qu’il y a des endroits du corps où ils ne doivent pas s’injecter parce que les artères et les veines sont trop proches. Quand on pique une artère, le sang peut se mettre à gicler et le risque de contamination est grand. Il ne faut pas non plus piquer plusieurs fois au même endroit car les vaisseaux risquent de se nécroser. On fait de l’information sur les produits. S’injecter une substance qui n’est pas soluble dans l’eau, c’est prendre le risque de boucher les vaisseaux. On explique l’importance du garrot, de la désinfection, de l’emploi d’eau pure et de coton propre. Il s’agit de prévenir toutes les mauvaises pratiques liées à la préparation et à l’injection qui multiplient les risques de contamination par le virus de l’hépatite C.
Cette maladie est très présente chez les toxicomanes ?
L'hépatite C touche entre 55% et 60% des usagers de drogues intraveineuses. C'est un problème de santé publique car dans les années à venir, un certain nombre des personnes infectées vont développer des cancers du foie, des cirrhoses. L'importance des contaminations p