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Libération

Une politique qui frappe sans prévenir

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Huit ans de droite au pouvoir ont vidé de leur sens les mesures de prévention de la délinquance.
publié le 17 août 2010 à 0h00

«La meilleure des préventions, c'est d'abord la crainte de la sanction.» La sortie du député UMP Eric Ciotti dans le Figaro la semaine dernière résume huit années pendant lesquelles les gouvernements de droite ont desséché les politiques de prévention. Et si Sarkozy a opportunément accompagné ses discours ultrarépressifs de l'été par la commande d'un rapport sur la prévention de la délinquance à Jean-Marie Bockel, le secrétaire d'Etat à la Justice, celui-ci venait pourtant de s'en faire remettre un, il y a six mois, dans le plus grand désintérêt de ses collègues.

«Heureusement que les départements et les communes font de gros efforts pour financer la prévention éducative», témoigne Bernard Heckel, directeur de la Commission nationale de liaison des associations de prévention spécialisée, ces structures qui emploient les éducateurs de rue. «Car, du côté de l'Etat, le financement se réduit et les associations doivent souvent prouver que leur action aura un effet immédiat sur la baisse des violences urbaines pour recevoir des subventions.»

La loi sur la prévention de la délinquance, votée en 2007, était censée être le pendant de la politique répressive du ministre de l'Intérieur de l'époque, Nicolas Sarkozy. Mais «elle n'avait de la prévention que le nom», estime Sébastien Roché, sociologue au CNRS - elle prévoyait notamment un aggravement des peines pour les mineurs. Et, deux ans après son adoption, le Conseil national des villes conc