La cour d'appel de Versailles a déjà eu l'occasion d'arbitrer un litige entre le procureur Philippe Courroye et la juge Isabelle Prévost-Desprez, en conflit ouvert sur l'affaire Bettencourt :«Pour moi, on en reste là», tranchait en début d'année le premier président de la juridiction versaillaise, Alain Nuée, à propos d'un contentieux sur un dossier de marché truqué au collège Henri-Barbusse d'Issy-les-Moulineaux. Et de regretter, en visant le procureur de Nanterre, que l'affaire ait pris «des proportions qu'elle n'aurait pas dû prendre».
«Faux-nez». Courroye avait saisi la hiérarchie judiciaire après des propos tenus en novembre 2009, en audience correctionnelle, par la présidente de la 15e chambre sur le dossier du collège Barbusse : «Les investigations sont limitées, grinçait alors Prévost-Desprez. Je m'étonne qu'une partie des faits n'ait donné lieu à aucune poursuite de la part du parquet.» D'où ce courroux de Courroye : «Le parquet ne peut tolérer de tels commentaires sur ses orientations de poursuites.»
Dans cette affaire de marché à Issy-les-Moulineaux, le lauréat était un «faux-nez» de l'un des membres du jury constitué par le conseil général des Hauts-de-Seine. Après enquête préliminaire, en se passant d'un juge d'instruction, le parquet de Nanterre avait cité en correctionnelle trois fonctionnaires, mais pas de politiques, Isabelle Balkany, l'épouse de Patrick Balkany, maire UMP de Levallois-Perret, n'a