Menu
Libération
Interview

«Les Roms sont utilisés comme boucs émissaires»

Article réservé aux abonnés
Robert Kushen, du Centre européen pour les droits des Roms, dénonce le sort réservé à la communauté rom en France, et un peu partout en Europe.
publié le 19 août 2010 à 0h00

Les mesures décidées par la France contre les Roms en situation irrégulière sont «pleinement conformes aux règles européennes», a affirmé hier le Quai d'Orsay en réponse aux nombreuses critiques contre la politique française à l'égard de ces populations. Paris va renvoyer aujourd'hui 79 Roms vers la Roumanie, 132 autres demain et 160 jeudi prochain. Au total, 700 Roms roumains et bulgares devraient être expulsés d'ici fin août. Pour la première fois, Teodor Baconschi, le ministre roumain des Affaires étrangères, a haussé le ton : «J'exprime mon inquiétude sur les risques de dérapage populiste et de générer certaines réactions xénophobes sur fond de crise économique», a-t-il déclaré sur RFI Roumanie, «espérant» que la légalité sera respectée pour chacune de ces «expulsions». De son côté, Viviane Reding, la commissaire européenne chargée de la Justice et des Droits fondamentaux des citoyens a rappelé que la France «doit respecter les règles concernant la liberté de circulation et la liberté d'établissement» des citoyens européens. Hier, le ministre de l'Intérieur, Brice Hortefeux, a annoncé qu'il recevrait«en début de semaine prochaine les secrétaires d'Etat roumains à l'Ordre public et à la Réinsertion des Roms».

Dans ce contexte, Libération a demandé à Robert Kushen, directeur exécutif du Centre européen pour les droits des Roms (ERRC), dont le siège se trouve à Budapest (Hongrie), d’analyser la place de la «question» rom