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Libération
Récit

Saint-Pierre des Roms contre Sarkozy

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L’Eglise française emboîte le pas au pape, qui a condamné à mots couverts ce week-end la politique sécuritaire du Président.
Nicolas Sarkozy avec Benoît XVI au Vatican, en décembre 2007. (REUTERS)
publié le 24 août 2010 à 0h00

La formulation est un peu contournée, mais on peut conclure des propos de Benoît XVI, dimanche, lors de la prière de l'Angelus, qu'il condamne la politique sécuritaire de Nicolas Sarkozy. «Les textes liturgiques de ce jour nous redisent que tous les hommes sont appelés au salut, a-t-il déclaré. C'est aussi une invitation à savoir accueillir les légitimes diversités humaines, à la suite de Jésus venu rassembler les hommes de toute nation et de toute langue.» Benoît XVI a incité enfin les «parents» à «éduquer [leurs] enfants à la fraternité universelle». Décryptage du père jésuite Henri Madelin (lire page 3) : «Que le pape se mette à faire un discours en français et aux Français [un groupe de pèlerins venus lui rendre visite, ndlr] veut dire "on observe de loin ce que fait la France et on n'est pas content".»

«Peur». Fin juillet déjà, Raymond Centène, l'évêque de Vannes, responsable de la Pastorale des gens du voyage, et Claude Schockert, l'évêque de Belfort-Montbéliard, en charge du Service national de la pastorale des migrants, avaient condamné la «surenchère sécuritaire» du Président. «Nous sommes convaincus que le remède à la peur et à l'insécurité […] passe par une action de longue haleine nourrie de respect et de connaissance réciproques», avaient-ils écrit dans un communiqué commun. Dimanche, Christophe Dufour, l'archevêque d'Aix-en-Provence et Arles, a appelé au respect de la «dignité»