Le débat sur l’identité nationale avait ouvert le bal. Et ces dernières semaines, les raisons de s’alarmer ne font que s’accumuler : déclarations stigmatisantes sur les «gens du voyage», menaces de dénaturalisation des délinquants d’origine étrangère qui auraient mis en danger la vie d’un représentant des forces de l’ordre, ou, au-delà, qui pratiqueraient la polygamie ou l’excision, chasse aux Roms…
Il est évident que la France connaît des problèmes de sécurité, qui ne datent pas d’aujourd’hui. Le comportement actuel de nos dirigeants n’y apporte pourtant pas de vraie réponse, et encore moins de solution. Leur opportunisme et leur électoralisme les rendent peu crédibles. Ils n’en influent pas moins sur le regard que portent les Français sur ceux qu’ils considèrent désormais comme des citoyens ou des habitants de seconde zone, immigrés, descendants d’immigrés ou gens du voyage.
Les soupçons qui pèsent sur les immigrés et les Français «d’origine étrangère» et les discriminations qui les visent ne sont pas chose nouvelle. La persécution des «Tsiganes» non plus. On en parle moins. Considérés encore comme des marginaux, malgré la législation européenne relative au droit de circuler et de choisir librement son lieu de résidence, les «gens du voyage» français demeurent confrontés à des entraves qui les empêchent de jouir des droits d’une pleine égalité civile.
La rhétorique xénophobe qui se déchaîne aujourd’hui écorne certes l’image de la France à l’étranger. Nos dirigeants n’en ont c