Le réseau Romeurope aurait difficilement pu trouver matinée plus chargée et contexte plus tendu pour présenter ce jeudi son rapport annuel. Au moment même où ce collectif de soutien et de défense des Roms en France et en Europe de l'Est en présentait les conclusions, à Lyon et Roissy 300 Roms embarquaient sous escorte policière pour Bucarest et, place Beauvau, Brice Hortefeux (Intérieur), Eric Besson (Immigration) et Pierre Lellouche (Affaires européennes) recevaient deux ministres roumains pour remettre les pendules à l'heure.
Dans ce rapport qui a «une vocation d'observatoire des droits fondamentaux des Roms», la trentaine d'associations réunie dans le collectif (dont Médecins du Monde, le Secours catholique, la Cimade ou le Mrap), dénonce «l'absurdité» de la politique d'expulsion des Roms. Absurdité à plusieurs titres, à l'en croire.
D'abord, et Eric Besson en convient lui-même, la plupart des Roms expulsés reviennent. Alors que plus de 8000 d'entre eux ont encore été reconduits depuis le 1er janvier selon le décompte livré cette semaine par le ministre, «le nombre de Roms en France est stable depuis des années, de l'ordre de 10 à 15.000. C'est les