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Jacques Chirac : le scénario d’un procès fictif ?

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L’accord entre la mairie de Paris et l’ancien président de la République, révélé par le «Canard enchaîné», alimente les doutes sur l’intérêt des audiences.
publié le 27 août 2010 à 0h00

En dépit d’intenses tractations en coulisses, Jacques Chirac sera bien jugé début 2011 devant un tribunal correctionnel pour détournement de fonds publics et abus de confiance. Il s’agit de l’affaire des emplois fictifs de la mairie de Paris : des dizaines de contrats de travail, rémunérés par la commune mais affectés au service personnel de Chirac, en tant que président du RPR, député de Corrèze et (ou) candidat à l’Elysée entre 1983 et 1995.

Mercredi, le Canard Enchaîné révélait la teneur d'un récent et discret accord entre l'actuel et l'ancien maire de Paris, Bertrand Delanoë et Jacques Chirac. Contre le versement de 2,2 millions d'euros, la municipalité renoncerait à sa constitution de partie civile lors du procès à venir. En soi, le deal n'a rien de crapuleux : une victime obtient la réparation de son préjudice à la bonne franquette, sans passer par la case procès. Mais s'agissant d'une procédure visant l'ancien président de la République, l'arrangement - sous couvert d'accélérer la solution du litige - a des allures de coup de pouce.

Ardoise. D'où ce festival d'hypocrisie. «Il n'y a eu aucun contact entre la mairie de Paris et l'UMP», affirme un responsable parisien du parti présidentiel. Et pour cause : tout s'est passé par avocats interposés. «Il est parfaitement infondé d'évoquer de prétendues négociations», répond en écho l'état-major de Delanoë. Et pour cause, là encore : la mairie de Paris campait sur son préjudice, «