Pour prévenir des accusations d’attouchements sexuels sur des mineurs non accompagnés à bord de ses avions, la compagnie Air France a décidé de les faire voyager sans adulte à proximité immédiate, au risque, estiment les syndicats, de mettre en cause la sécurité des enfants.
«La nouvelle réglementation concernant les UM (»unaccompanied minors«) stipule qu'il ne doit pas y avoir de passager adulte sur le même bloc siège sauf en cas de cabine complète», a expliqué lundi à l'AFP Jean-Marc Quattrochi, délégué syndical à l'UNAC, l'un des syndicats des hôtesses et stewards.
Cette directive figure dans le nouveau manuel de sécurité et de sauvetage des personnels navigants commerciaux (PNC) édité en février. Elle aurait été édictée à la suite de plaintes sur des vols long-courriers en particulier, vers les Etats-Unis, selon plusieurs sources internes.
«Le nombre de plaintes est confidentiel, Air France n'a évidemment pas envie d'en faire publicité», explique-t-on chez Alter, syndicat de pilotes. «Le service juridique redoute à l'évidence d'être mis en cause pour négligence en ayant laissé un adulte (qui s'avèrerait pédophile) à côté d'un UM s'il y avait la possibilité de le mettre ailleurs», ajoute-t-on.
Le texte interne à Air France précise toutefois que «la présence d'un passager adulte sur un bloc siège adjacent, en priorité, le siège situé de l'autre côté de l'allée est impérative». Une précaution que les syndicats jugent insuffisante.
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