«Ce n'est pas un bouleversement, juste nous apportons quelques aménagements essentiels.» Roselyne Bachelot, ministre de la Santé, était rayonnante, hier. Elle sortait d'une réunion à l'Elysée avec Nicolas Sarkozy et François Fillon sur son projet de loi portant sur la révision des lois sur la bioéthique. Son texte a été validé «à 100%».
Un projet très attendu, car il fait suite à plus de deux ans de débats. Mais le texte retenu risque de décevoir ceux qui prônent une bioéthique faite de tolérance et d’ouverture. Là, on maintient le refus de légaliser les mères porteuses, on limite toujours le recours aux procréations artificielles aux couples hétérosexuels, et les fécondations post mortem restent prohibées.
Origines. Pour autant, cela bouge. Doucement. En particulier sur la question très sensible de l'anonymat des dons de spermes ou d'ovocytes. Sur ce point, la France entrouvre juste la porte. Depuis quelques années, tous les pays européens avaient fait évoluer leur législation en mettant en avant le principe du droit à connaître ses origines pour l'enfant né d'un don de gamètes. En France, la règle de l'anonymat restait absolue. Le texte de loi instaure un changement de taille : si l'enfant demande, lorsqu'il atteint sa majorité légale, à connaître l'origine du sperme ou de l'ovocyte dont il est issu, la loi permettra de se tourner vers le donneur : si ce dernier est d'accord, ses coordonnées pourront être données au demandeur. Si le donneur