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Libération
grand angle

Enskate d’âge tendre

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Des pionniers de ce sport, en vogue en France dès les années 1970-1980, lui sont restés fidèles. Ils se retrouvent une fois par an pour un week-end d’épreuves et de compétition.
publié le 1er septembre 2010 à 0h00

Jean-Luc est sorti du placard sans prévenir. C'était en 2004, quand son fils de 14 ans, skateur débutant, lui demande de le conduire au skatepark de Briançon. Arrivé à destination, Jean-Luc a vu la minirampe, un «U» de bois qui lui a rappelé quelques fameux souvenirs. A demandé au fiston s'il pouvait essayer sa planche là-dessus, pour se faire bienveillamment répondre : «Tu sais papa, il faut savoir en faire, tu vas te casser la gueule.» Seul détail que Jean-Luc Normand, dit «Dutch», avait omis de préciser : du skate, il en a déjà fait à fond, de 1976 à 1980, pendant l'âge d'or de la planche à roulettes en France. Avant que «le boulot, le mariage, la vie», la première mort du sport aussi, lui fasse plaquer cet amour de jeunesse dont il n'avait jamais parlé.

Rendez-vous nomade

Un quart de siècle plus tard, stupeur : les mouvements de base sont intacts. Ce jour-là, le charpentier aujourd'hui âgé de 50 ans, bouc grisonnant et yeux bleus perçants, s'en est tiré assez bien pour que les potes de son fils hallucinent. Et que le fiston décide finalement de se mettre à l'informatique à la place. «Il y a des choses que tu peux faire avec ton gamin et d'autres pas, dit-il en souriant, il a dû prendre ça comme un genre de compétition…» Pour Dutch, ce fut un déclic. Depuis, tel Rambo reprenant du service, il a serré son bandana autour de la tête (seule différence, le sien est à damiers), a ajusté un chapeau style Fedora par-dessus tant il est vrai que les Hautes-Alpes ne sont pas