Ouvert-fermé. Telle semble être la stratégie adoptée par le gouvernement sur le RSA jeunes. Officiellement, les moins de 25 ans vont être éligibles au revenu de solidarité active à partir d'aujourd'hui. Mais en réalité, pas plus de quelques dizaines de milliers d'entre eux vont bénéficier du dispositif. Non que la jeunesse soit épargnée par la précarité : 20,2% des moins de 25 ans vivent en dessous du seuil de pauvreté. Ce qui fait 1,4 million de personnes pour 7 millions de jeunes. Et 23% des actifs de cette tranche d'âge (ceux qui ne sont plus scolarisés) sont au chômage. Mais pour eux, les conditions d'accès à ce revenu de transfert sont telles que l'impact du dispositif sera très limité. Après avoir ouvert les portes du RSA à la jeunesse, le gouvernement s'est appliqué à colmater la brèche. «Il a multiplié les garde-fous pour limiter le nombre d'ayants droit, constate Thiébaut Weber, secrétaire confédéral en charge de la jeunesse à la CFDT. Le fantasme d'une jeunesse assistée qui se complairait dans le RSA a joué à fond.»
«Exclusions». Les conditions d'éligibilité sont drastiques. Les moins de 25 ans doivent avoir travaillé deux ans à équivalent temps plein au cours des trois dernières années pour prétendre au RSA. Qu'il s'agisse du RSA plus (c'est-à-dire l'allocation qui vient compléter les revenus du travail pour les salariés à temps partiel) ou du RSA socle, le revenu minimum (de 460 euros) qui est attribué lorsqu'on n'a plus aucune r