Le détenu ramasse son corps, les coudes contre les flancs, puis le détend d'un coup. «On est en train de faire du ski», explique un surveillant. Le prisonnier est sur le plateau d'une console Wii et à l'écran, un personnage s'envole d'un tremplin. A la maison centrale de Château-Thierry, dans l'Aisne, plus de 80 % des détenus sont psychotiques. Condamnés à de longues peines, ils passent quelques mois, parfois plusieurs années, dans l'établissement. «Le but est de les adapter à la vie carcérale», explique Marie Lafont, la directrice adjointe, au secrétaire d'Etat à la Justice, Jean-Marie Bockel, venu visiter Château-Thierry. «Nous tentons de trouver une prise pour les sociabiliser : une activité Wii pour les uns, un atelier de création artistique ou un travail pour d'autres.» Ici, les détenus appellent les surveillants par leur prénom, parfois les tutoient. C'est un symbole que tout le monde évoque : les uns et les autres se serrent la main pour se saluer.
«Vétusté». Mais Château-Thierry est une vieille prison. Les cellules mesurent 6 m2 - moins que le minimum fixé à 7 m2 par le comité pour la prévention de la torture. Un audit est en cours, qui dira si Château-Thierry peut être rénové ou s'il doit être fermé. «La spécificité de l'établissement n'est pas remise en cause, argumente le porte-parole de la chancellerie, Guillaume Didier. Mais on ne peut pas blâmer à longueur d'articles la vétusté des prisons et