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Libération
Récit

Ferrara : le prix de la complicité

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La cour d’assises a commencé à auditionner les acteurs présumés de l’évasion de Fresnes.
publié le 3 septembre 2010 à 0h00

Au milieu de l'examen des personnalités des huit accusés de l'évasion d'Antonio Ferrara de Fresnes, la cour d'assises d'appel de Paris et les avocats de la défense ont appris hier une sale nouvelle qui, de l'aveu même de l'avocate générale Anne Vosgien, relève «peut-être d'un ragot ou d'une rumeur.»

Un document de l'administration pénitentiaire daté du 2 septembre justifie le placement à l'isolement de Dominique Battini, 47 ans, à Fleury-Mérogis (Essonne) le 21 juillet par «un projet d'évasion». Selon ce rapport que nous avons consulté, un détenu moucharde le 16 juillet que Battini et un acolyte mijoteraient «d'introduire frauduleusement trois téléphones portables et des explosifs» pour faire sauter ou sectionner «les filins antihélico». Les gendarmes de l'Essonne ont vérifié ce tuyau anonyme et «le 19 juillet, des éléments ont permis de préciser qu'un aéronef serait utilisé, les miradors seraient neutralisés et trois membres du personnel seraient impliqués». Le 20 juillet, «du matériel pyrotechnique et des fils électriques ont été découverts à proximité de l'établissement.»

Supposé. Pour sa défense, Me Pascal Garbarini dénonce ce «procédé cavalier pour colorer à dessein la personnalité de Battini».D'autant que le rapport de comportement du détenu Battini établi par Fleury-Mérogis ne mentionne aucune «procédure disciplinaire» à son encontre, ni d'enquête judiciaire sur ce suppos