Il se cherchait dans la vie et avait besoin de copains. Il en a trouvé, mais il en est mort. Dans d'affreuses tortures. William Modolo était jeune et obèse, «c'était un gros bébé de 20 ans. Gentil. Une pâte, dit sa sœur Sandrine. Plutôt du genre naïf et crédule.» William était mal dans sa peau, il se scarifiait, parfois. A 13 ans, il avait écrit sur le mur de sa chambre : «Je suis une grosse merde, j'en ai marre de la vie.» Il parlait de se suicider. Juste des appels au secours. «Il disait qu'il était gros et que personne ne l'aimait», raconte sa copine Zohra. «Il avait besoin d'affection», selon son amie Anaïs. Avec son CAP d'agent polyvalent de restauration, William avait bossé à Champion, mais sa corpulence (1,82 m, 115 kg à son décès) l'empêchait de rester debout longtemps.
Plutôt que de glander à la maison, il traîne près de son ancien lycée de Gardanne (Bouches-du-Rhône). C'est là qu'au printemps 2006, il tombe sur JP et ses potes, qui zonent avec des chiens, du shit et de la bière. JP, Jean-Pierre Planqueel, 31 ans, se prétend baroudeur, ancien légionnaire, dit qu'il a fait le Kosovo, qu'il est maître-chien. Que du pipeau. Quand William entre dans le groupe, sa mère s'inquiète mais JP la rassure : ils vont «le prendre en main, le dégourdir». Et puis il «a besoin d'une chérie», ils vont arranger ça. «William a trouvé en ces gens quelque chose qui le faisait aller mieux», résume sa sœur.
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