«On doit être le seul pays au sein de l'Europe, et même de l'OCDE, à avoir un ministre qui, avant la rentrée, parle déjà de la réforme des sanctions. Alors que les élèves n'ont pas repris et que le règlement intérieur ne se change pas en cours d'année. Mais cela doit faire partie d'une stratégie globale de communication sur la sécurité, et puis cela évite de parler d'autres problèmes» : lors de sa conférence de presse le 30 août, Philippe Tournier, responsable du syndicat des proviseurs (le SNPDEN-Unsa), semblait trouver la ficelle un peu grosse. A une semaine de la rentrée, Luc Chatel, ministre de l'Education, occupait le terrain médiatique, parlant de tout - des rythmes scolaires, des conseils de discipline - sauf des sujets brûlants, telle la réforme de la formation des enseignants.
Infatigable. Un an et demi après sa nomination, Luc Chatel commence à agacer. Succédant à Xavier Darcos, dont les relations avec les syndicats étaient exécrables, il avait été bien accueilli, avec sa rondeur souriante et ses promesses de dialogue. Aujourd'hui, les plus indulgents reconnaissent quelques bonnes intuitions. Mais ils se moquent de sa frénésie d'«annonces» - parfois les mêmes répétées à quelques mois d'écart (son grand plan numérique pour l'école). Les autres parlent d'un «ministre-édredon», qui donne l'impression d'acquiescer lorsque vous lui parlez mais qui, dès que vous avez le dos tourné, reprend sa forme initiale et fait ce qu'il a dé