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Libération

Mobilisation «contre la xénophobie» : le premier round de la contestation

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Les cortèges de soutien aux Roms auraient réuni 150 000 personnes samedi.
publié le 6 septembre 2010 à 0h00

Dans le métro déjà, ils discutaient : «Les petits ruisseaux font les grandes rivières…» Arrivés place de la République, au départ du cortège parisien «contre la xénophobie», samedi, Daniel a dit à Michel: «Si on se perd, on se retrouve ici !» L'un a 80 ans l'autre 83. Ça faisait huit ans qu'ils n'avaient pas manifesté. «Nous sommes protestants. On a toujours défendu les minorités. On ne manifeste pas pour la classe ouvrière ou je ne sais quoi : on ne sera pas là mardi, c'est une négociation de syndicats. Mais aujourd'hui, c'est autre chose, c'est les droits de l'homme !»

Hortefeux a sans doute eu tort de mépriser la colère d'une partie de la société civile, en déclarant samedi soir : «Les manifestations de ce jour n'ont rassemblé que quelques dizaines de milliers de personnes. C'est sans aucun doute une déception pour leurs organisateurs.» Les marcheurs étaient pourtant 77 300 en France, selon le ministère de l'Intérieur, près de 150 000 selon les dernières estimations, hier soir, des organisations. En comparaison, en février 1997, la manif «contre la xénophobie» et les lois Debré avait regroupé 100 000 personnes à Paris (33 000 selon la préfecture). «On n'en attendait pas autant, dit Jean-Pierre Dubois, président de la Ligue des droits de l'homme. Il n'y avait pourtant pas de gros moyens d'organisation ni de transport.»

Novices. On marchait entre amis, avec poussette, mais sans trop de banderoles.