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Libération
Reportage

«On s'appelle pas Bettencourt, non plus!»

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80.000 personnes à Paris selon la préfecture, plus de trois fois plus, 270.000, pour la CGT. C'est davantage que fin juin. Instants sur le vif dans le cortège.
Liliane Bettencourt, «cerise sur le gâteau dans cette affaire», dixit un manifestant. (Reuters)
publié le 7 septembre 2010 à 17h01
(mis à jour le 7 septembre 2010 à 19h39)

Du monde, beaucoup de monde place de la République. Pas que des presque ou nouveaux retraités: des jeunes aussi, des familles. 80.000 manifestants selon la préfecture, plus de trois fois plus, 270.000, pour la CGT. Au moins les deux décomptes s'accordent-ils sur un point: la mobilisation est supérieure à celle du 24 juin au même endroit (130.000 personnes selon la CGT, 47.000 selon la police).

14 heures, la manifestation s'ébranle derrière François Chérèque, Bernard Thibault, et une banderole «retraites solidaires, emploi, salaires, un enjeu de société». Affluence oblige, elle se dédouble en deux branches compactes, l'une avenue de la République, l'autre boulevard du Temple. Direction Nation.

© Benoit Tessier / Reuters

A l'arrière, sur la place, on piétine tranquillement.

«Ah bon, devant ils sont déjà à Bastille?»,

s'étonne une dame un peu perdue. En attendant le mouvement, opération collage d'autocollants «je lutte des classe», ravitaillement en merguez-frites et vuvuzelas (8 euros pièce pour un volume sonore qui ne dépasse pas nécessairement celui des sifflets), et concours de pancartes. Deux écoles en la matière: les fatalistes – «metro boulot caveau», «travailler (pour eux) tue», «dis papy, c’était quoi la retraite?» – et les allusions à l'affaire Bettencourt – «défendons nos retraites, parce que nous le valons bien». Hors catégorie, la double face à message: «Nicolas je t'aime pas» (recto) «Je t'aime pas je t'aime pas je t'aime pas» (verso). En fond musical, Zebda et Renaud à plein tubes c