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Le portrait

Maurice Lévy, le roi lion

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Maurice Lévy. Secret, le président de Publicis, 68 ans, a fait de son agence le troisième groupe mondial, revenu lundi dans le CAC 40.
publié le 11 septembre 2010 à 0h00

Il est très grand, Maurice Lévy. Surtout quand on s’enfonce dans le siège qui lui fait face. La perte en envergure et en centimètres a de quoi filer un tour de rein aux prétentions les mieux rivetées. C’est la réputation que trimbalent les fauteuils de son bureau, au 6e étage du «133».

On est chez Publicis (1), l'agence fondée par Marcel Bleustein-Blanchet, avec pour logo, une tête de lion et pour adresse, les Champs-Elysées. Lui est arrivé dans les murs il y a presque quarante ans, en tant qu'informaticien. Un an après son embauche, Publicis est ravagé par un incendie. Le jeune Maurice a enregistré les données, sauvé les bobines des flammes, l'agence ressuscite une semaine après. Marcel est épaté, la légende de l'informaticien est née. S'en suit un parcours fulgurant. Maurice Lévy veut conquérir le monde. «Marcel était concentré sur la France et l'Europe des neuf. Quand nous échangions sur le marché américain, il me disait : "Enfin Maurice, ils ont tout, que voulez-vous leur apporter ?" A propos de la Chine, il me répondait : "Maurice vous parlez chinois, vous ?" Mais sans ce qu'il a construit et inventé, rien n'aurait été possible.»

Au décès du fondateur, en 1996, Maurice Lévy avance à coups d'acquisitions, une centaine en quinze ans. Publicis passe de 9 000 à 50 000 collaborateurs, se convertit à l'ère du digital et devient le troisième groupe mondial de communication. De Maurice Lévy, on ne sait rien. Il n'est pas dans le Who's Who. Tout le monde parle de

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