Menu
Libération
Décryptage

Fuites : une version officielle à trous

Article réservé aux abonnés
Brice Hortefeux a justifié l’enquête parallèle menée par la haute hiérarchie policière sur la source du «Monde». Mais des incohérences apparaissent.
Des exemplaires du quotidien "Le Monde", le 15 juin à Strasbourg (© AFP Johanna Leguerre)
publié le 15 septembre 2010 à 0h00

Une taupe était au travail. L'Etat n'a donc fait que son devoir. C'est la ligne de défense choisie par le gouvernement et le ministre de l'Intérieur après la découverte d'une enquête parallèle de la Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI) sur les sources du Monde et la mutation de David Sénat, conseiller de Michèle Alliot-Marie. «Une information est parvenue aux services de police selon laquelle un fonctionnaire aurait diffusé des éléments d'un procès-verbal d'enquête, a expliqué hier Brice Hortefeux à l'Assemblée. Le directeur central du renseignement intérieur a transmis cette information au procureur de la République. Il n'y a eu aucune consigne, ni aucune demande de l'Elysée.»Le Monde avait accusé l'Elysée d'avoir violé le secret des sources en donnant «l'ordre» d'identifier l'origine des fuites qui avait permis au quotidien de révéler, le 18 juillet, les dépositions de l'homme de confiance de Liliane Bettencourt, Patrice de Maistre.

Le démenti de l'Elysée, lundi, s'est accompagné d'un communiqué du directeur général de la police nationale (DGPN), Frédéric Péchenard, assumant la responsabilité entière des vérifications opérées et signalant, comme son ministre, la transmission «d'une note» au procureur le 2 septembre (lire ci-dessus). Or cette communication au parquet, présentée comme une garantie juridique par le ministre et le patron de la police, n'est intervenue qu'après les faits. Après l'enquête, la c