Depuis hier, le procureur de Nanterre, Philippe Courroye, est au pied du mur. Obligé d'agir ou de s'expliquer. Jean-Louis Nadal, procureur général près la Cour de cassation, a officiellement recommandé, hier, la désignation d'un juge d'instruction dans l'affaire Woerth. Cet avis du plus haut représentant du parquet en France n'a pas valeur de directive, mais c'est un sérieux revers pour Courroye. Depuis juillet, les enquêtes visant le ministre du Travail sont conduites par le seul procureur de Nanterre, dans le cadre d'enquêtes préliminaires confiées aux services de police. Un choix unanimement critiqué dans le monde judiciaire, mais assumé par le procureur. «Il n'y a aucune raison technique, juridique et procédurale pour ouvrir une information judiciaire», avait-il certifié au Monde, le 13 juillet, revendiquant «la direction d'enquête» par le parquet.
Faveur. Le 11 août, l'eurodéputée Corinne Lepage a pris l'initiative de demander à Jean-Louis Nadal d'examiner l'affaire, pour dire s'il y avait lieu ou pas de saisir la Commission des requêtes, première étape d'une saisine de la Cour de Justice de la République (CJR), l'instance habilitée à juger des infractions commises par des ministres dans l'exercice de leurs fonctions. Les soupçons concernant Woerth sont liés à son passage au Budget et à ses relations avec l'entourage de Liliane Bettencourt. Qu'il s'agisse d'un éventuel traitement de faveur fiscal, de l'embauche de son épouse, d