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Libération
Reportage

De la rétention à la détention

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Des élus verts se sont vu refuser, hier, l’accès à un centre du Mesnil-Amelot.
publié le 28 septembre 2010 à 0h00

Il est 9 h 45, hier, sur le parking du centre de rétention administrative du Mesnil-Amelot (Seine-et-Marne). Casquette vissée sur la tête, mine peu commode, la capitaine Isabelle Bettioui de la police de l'air et des frontières (PAF) s'apprête à recevoir une délégation parlementaire des Verts, venue «dénoncer le durcissement de la condition des étrangers, dans un pays où la privation est désormais un principe, et la liberté une exception». Lorsque les élus font part de leurs intentions, la tension va crescendo. Outre rendre visite aux 68 personnes retenues sur le site numéro 1 du Mesnil-Amelot, les Verts désirent inspecter le tout nouveau centre (CRA numéro 2), situé à 800 mètres du premier, et dont l'architecture est nettement plus carcérale. Retardée en raison de «l'installation involontaire de portes blindées dans les toilettes (sic)», selon la PAF, sa mise en service est prévue pour les prochaines semaines.

«Vous ne pouvez pas nous interdire l'accès au CRA numéro 2, assène la sénatrice Alima Boumédiene-Thiery. Son ouverture a été actée au Journal officiel et la loi prévoit que tout élu de la République puisse accéder aux lieux de privation.»«Vous n'entrerez pas, rétorque le chef de centre, car le CRA numéro 2 est encore en travaux, qu'il n'y a aucun retenu actuellement, et que nous avons des directives très claires concernant son accès.» Noël Mamère s'emporte : «Vous ne voulez pas ouvrir les portes de ce que l'on