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Libération
Récit

Musulmans à l’école, c’est pas du catho

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Dans l’enseignement privé, des fiches indiquent aux professeurs comment répondre aux demandes des élèves.
Le croissant et de l'étoile à l'islam symbole de la religion musulmane à l'entrée de la Mosquée de Paris, le 11 mars 2010. (© AFP Loic Venance)
publié le 4 octobre 2010 à 0h00

«Une école primaire accueille plus de deux cents élèves. Plus de 70% sont de confession musulmane. C'est le temps de l'Avent. Le chef d'établissement installe une crèche dans le hall. Un parent musulman exige que la crèche soit retirée car "un musulman ne peut entendre que Jésus est Fils de Dieu". Question : "Pour accueillir et respecter l'autre dans sa culture, faut-il pour autant faire disparaître tout signe chrétien ?"» Le cas de figure est exposé dans le dossier «Musulmans en école catholique» que la direction de l'enseignement catholique diffuse en cette rentrée auprès de ses équipes éducatives. Un travail inédit qui illustre les nouveaux problèmes auxquels les écoles catholiques sont désormais confrontées. Elles accueillent de plus en plus d'élèves musulmans, devenus majoritaires dans certains établissements de Villeurbanne (Rhône), de Marseille ou de Mantes-la-Jolie (Yvelines). Dans les banlieues difficiles, les parents se tournent en effet vers le privé sous contrat, relativement abordable, en espérant que leurs enfants seront mieux encadrés et échapperont aux mauvaises influences. Ils pensent aussi qu'à la différence du public, qui bannit les «signes religieux ostentatoires», leurs enfants pourront mieux y pratiquer leur religion.

fêtes. Du coup, l'école catholique se retrouve déstabilisée. Comment accueillir tous ces élèves musulmans sans risquer d'y perdre son âme ? Où trouver l'équilibre entre l'ouverture aux non-cathol