Une crèche associative doit être traduite devant les prud’hommes après le licenciement en 2008 d’une salariée qui souhaitait porter le voile, une affaire qui émerge au moment où va être promulguée la loi interdisant la burqa et le niqab dans l’espace public.
«J'ai l'impression qu'on doit se battre à tout prix pour que le lieu reste laïc alors qu'avant, c'était évident», a déclaré Patricia Gomis, directrice-adjointe de la crèche Baby Loup.
Cet établissement innovant, situé en plein coeur du quartier sensible de la Noé à Chanteloup-les-Vignes (Yvelines), ouvre 24 heures sur 24 et sept jours sur sept depuis 1991.
Baby Loup accueille une centaine d’enfants, dont certains parents travaillent en horaires décalés, et recrute son personnel parmi les femmes du quartier, sans qualification, en leur apportant une formation dans le domaine de la petite enfance.
Principe de neutralité
En décembre 2008, une salariée de retour d’un congé parental consécutif à un congé maternité datant de 2003, fait part à la directrice de sa volonté de porter le voile, a expliqué à l’AFP Me Louis Gayon, un des avocats de la structure.
«Le règlement intérieur de la crèche interdit le port de signes religieux au nom du principe de neutralité», a ajouté l'avocat qui a précisé que le voile de la jeune femme ne laissait voir «que ses yeux, son nez et sa bouche».
L’employée, qui avait le statut de directrice-adjointe, a été mise à pied et l