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Enquête

Crèches : tous voiles dehors ?

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La Halde, qui avait donné raison à la salariée d’une crèche des Yvelines licenciée pour port du foulard islamique, pourrait finalement revoir son jugement.
publié le 9 octobre 2010 à 0h00

Un lieu unique en France est menacé. Il s’agit d’une crèche, Baby Loup, la seule à ouvrir sept jours sur sept et 24 heures sur 24. Située dans le quartier populaire de la Noé, à Chanteloup-les-Vignes (Yvelines), elle permet, grâce à ses horaires, à des femmes seules de travailler. Infirmières, policières, serveuses, elles représentent 40% des 171 familles inscrites ; 230 enfants, dont les parents travaillent presque tous avec des horaires flexibles, sont accueillis à l’année, y compris la nuit de Noël. Et cela dure depuis 1991, dans cette ville parmi les cent plus pauvres de France.

Baby Loup est menacé par un conflit du travail qui a dégénéré en une affaire de voile symptomatique du climat régnant dans certains quartiers. En résumé, une ex-salariée, Fatima Afif, a été licenciée en 2008 pour avoir refusé d’ôter son voile islamique comme l’exigeait le règlement de l’association. Du côté des prud’hommes, l’affaire se réglera début novembre. Le versement des indemnités réclamées par la plaignante pèsera sur les finances de la crèche.

«Rigueur». Mais, depuis le 1er mars, l'affaire va bien au-delà de ce conflit du travail. Dans la dernière délibération signée par Louis Schweitzer avant son remplacement par Jeannette Bougrab à la tête de la Haute Autorité de lutte contre les discriminations (Halde), l'institution a créé la surprise en donnant raison à Fatima Afif. Estimant que Baby Loup était une structure privée et donc ne pouvait pas licencier une salar