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reportage

A Jussieu, «on n'est pas encore en mesure de bloquer la fac»

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publié le 12 octobre 2010 à 13h02

«Moi, comme revendication, je propose le retrait total de la réforme des retraites. C'est une vaste arnaque, au bout d'un moment faut arrêter de déconner», s'emballe François, au premier rang. Ils ne sont pas très nombreux ce mardi matin dans l'amphi de la fac Paris VII, tout près de la bibliothèque François Mitterrand, à Paris. Une soixantaine tout au plus.

«C'est clair que là, on n'est qu'au début de la mobilisation des étudiants, va falloir continuer à distribuer des tracts à l'entrée des amphis... Mais faut être réaliste, on n'est pas encore en mesure de bloquer la fac. Y a encore du travail», enchaîne un autre étudiant, deux rangées plus loin.

«Casse sociale plus profonde»

«Bon, si les gens veulent parler, j'écris leur nom au tableau», entend-t-on dans un brouhaha, dû surtout au bruyant système de ventilation. C'est au tour d'Augustin de pousser sa gueulante: «Cette réforme casse la solidarité pour mettre en place le chacun pour sa gueule.» John, du NPA, embraye à la vitesse d'une mitraillette. On attrape au vol: «Un des éléments fondamentaux à avoir en tête, c'est la casse sociale plus profonde qui dépasse bien largement la question des retraites.»

Intervient Patricia, un autocollant CFDT sur la poitrine. Elle fait partie de l'intersyndicale qui rassemble les salariés des bureaux du coin. Un peu intimidée de se retrouver face à «des jeunes», elle lance: «C'est juste pour vous inviter à venir manger avec nous et réfléchir à des slogans... Je sui