Ils sont bien là ce mardi, présents aux quatre coins du cortège parisien, motivés plus que jamais pour s'opposer à la réforme des retraites, et rappeler au gouvernement que «oui, les retraites, c'est une affaire de jeunes.»
Il a cette affiche collée dans le dos qui interpelle: «Né en 1987, en grève pour ne pas rester au travail jusqu'à ce que mort s'en suive». A 22 ans, il cumule: «Je suis jeune et cheminot. Et quoiqu'en dise le gouvernement, la réforme, je suis concerné par tous les bouts».
Le regard dans le vague, il raconte: «La SNCF n'a pas déclaré mes quatre années d'apprentissage à la caisse de retraite, ça ne compte pas dans le calcul de mes annuités alors que j'ai commencé à travailler à 16 ans... Et puis, y a bien plus que le problème des retraites, y a tout le reste. Je me suis pété le dos en portant des ressorts de wagon, je sais très bien que je ne tiendrai pas longtemps, j'ai déjà mal et je galère pour le faire reconnaître comme maladie professionnelle.» Inarrêtable, il ajoute «pour que ce soit bien clair»: «Oui, j'ai 22 ans et oui je suis déjà désabusé par le travail. Et non, je ne suis pas syndiqué.»
«Dès qu'on fait quelque chose, on nous dit qu'on est violents»
Sa veste en cuir noire est recouverte d'autocollants: les désormais incontournables «je lutte des classes» et «rêve générale», à côté de ceux aux couleurs de la Fidl (deuxième syndicat lycéens). Maurane a quinze ans, en seconde depuis deux mois et n'a «pas du tout parlé de la réforme avec les profs». C'e