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TRIBUNE

Rentrée globale pour l’université en réseau

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par Ariel COLONOMOS et Gloria Origgi, chercheurs au CNRS
publié le 12 octobre 2010 à 0h00

C’est la rentrée pour l’université globale. La dynamique et prestigieuse New York University (NYU) ouvre ses portes au cœur des Emirats. New York University Abu Dhabi (NYUAD) est née. La première promotion, qui sera diplômée en 2014, est formée de 150 élus parmi 9 000 candidats provenant de 900 lycées du monde entier. Leur sélection a été confiée à l’Institute for International Education qui habituellement gère l’attribution des bourses Fulbright. Sont représentées 39 nationalités, les étudiants sont principalement arabes, chinois et russes. L’université compte un professeur pour huit étudiants. Son ambition est d’être parmi les cinq à dix meilleures universités du classement de Shanghai d’ici dix ans. Elle a été conçue comme un pari : construire l’université du futur comme lieu d’excellence pour les élites cosmopolites à venir. Mais est-ce là radicalement nouveau ?

L’internationalisation du savoir est en marche depuis une vingtaine d’années. Un nombre croissant d’universités multiplient les accords de partenariat en favorisant des échanges d’étudiants, d’enseignants et de chercheurs. Beaucoup d’universités françaises et de grandes écoles ont adopté ce modèle. Par ailleurs, plusieurs institutions américaines ont depuis longtemps leurs antennes en Europe, au Moyen-Orient et en Asie où séjournent leurs étudiants pour de brèves formations. NYUAD va au-delà : elle propose son propre cursus, recrute ses professeurs, délivre ses propres diplômes. Ses étudiants entrent dans un résea