«Bon alors, on vote, oui ?» Au local syndical de la gare Montparnasse à Paris, ça fait une heure que l'AG a commencé et dans les rangs l'impatience gagne. Un délégué Sud prend encore le temps d'haranguer l'assistance d'un «l'important c'est de rester soudés», approuvé par une salve d'applaudissements, avant de déclarer le scrutin ouvert. Question: «Qui est pour la reconduction de la grève avec nouvelle AG demain?» Réponse: tous les bras se lèvent ou presque. Le compte est vite fait: 110 pour, quatre abstentions, zéro contre.
Une centaine de votants, c'est plus que la veille, mais pas de quoi s'enflammer non plus. Un habitué fait la moue: «On a encore de la marge. En 95, les AG ici c'était 200 personnes.» Ce matin il y avait tout de même «des nouvelles têtes». Non syndiquées, pour certaines. Signe, pour une cheminote, que «ça commence à prendre, il y a moins de résignation parce que le gens commencent à comprendre l'énormité de la réforme, et à comprendre que c'est maintenant qu'il faut agir». Quitte à radicaliser le mouvement ? La question a été soulevée pendant l'AG. Conclusion, en substance: si durcissement il y a, le gouvernement en portera la responsabilité.
Pendant qu'à l'intérieur les plus mobilisés s'attardent à discuter piquets de grève et, pourquoi pas, blocage des voies ainsi que le propose un jeune agent de traction, à la sortie on dégaine les portables pour savoir ce qu'ont voté les collègues qui travaillent au