Menu
Libération

Dignité en prison : le combat de Botton

Article réservé aux abonnés
Détention . La garde des Sceaux, Michèle Alliot-Marie, compte généraliser l’expérience de l’ancien détenu visant à limiter le choc carcéral.
par Audrey MINART
publié le 13 octobre 2010 à 0h00

«Lorsque je suis arrivé je ne savais pas ce qui allait se passer», raconte Pierre Botton. Condamné en 2003 pour recel d'abus de biens sociaux, l'ex-gendre de Michel Noir, ancien maire RPR de Lyon, a passé six cent deux jours derrière les barreaux. «Vous arrivez dans un univers terrible, avec tout ce que la prison amène de fantasmes : violences, viols…»

L'ancien détenu a donc imaginé, dans le cadre de son association Les Prisons du cœur, un programme visant à limiter le choc carcéral. Il a été expérimenté à la maison d'arrêt de Nanterre (Hauts-de-Seine), entre janvier et juillet. «Je l'ai créé pour ceux qui arrivent dans la prison pour la première fois. 50% des suicides se produisent le premier mois. C'est normal… On n'est pas préparés.» L'administration pénitentiaire a révélé, hier, que 87 suicides avaient eu lieu depuis janvier, contre 100 l'année dernière à la même époque.

Le programme prévoit plusieurs aménagements dans le quartier des arrivants : un panneau reproduisant la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen est visible dès le hall; des bancs plus larges doivent permettre aux détenus de s’allonger; un «pack arrivant» avec vêtements, parfum et serviettes est distribué et l’installation d’un téléphone permet à tous les nouveaux détenus une communication gratuite.

«En région parisienne, si vous n'avez pas de pièce de monnaie pour joindre votre famille, elle ne peut pas savoir où vous êtes, explique Pierre Botton. Et après qua