Hier, 11 h 30, avenue de la République, à Paris, une douzaine de poubelles sont rangées par autant de lycéens. Voilà le blocus du lycée Voltaire levé. C'était le deuxième. Ce matin, cela pourrait recommencer, même si cette fois une assemblée générale devra valider le blocage. Car, jusqu'ici, le processus a été très spontané. Pour la proviseure, «c'est même le grand bazar».
Hier, elle a refusé de prêter une salle pour une AG. «On ne peut pas bloquer puis faire une AG. On n'a pas le beurre, l'argent et le sourire de la proviseure. Alors ce sera AG sur le trottoir», tranche-t-elle.
Tout est parti d'un groupe d'élèves de seconde. «C'est toujours d'eux que ça part. Ils font ça pour l'ambiance. J'ai fait pareil. Puis en première tu réfléchis, et en terminale tu bosses», philosophe Lamine, élève de terminale, selon lequel «sur les retraites, deux ans de plus, c'est normal avec l'allongement de la durée de la vie».
Voici une seconde, Sophia. Du genre cash : «Je ne vais pas vous mentir. On fait ça pour louper les cours. Bon, un peu contre les retraites aussi. Aujourd'hui, on doit faire bac +10, après on a du mal à avoir du travail, sauf dans les petits boulots, comme livreur. Mais pour devenir avocat, par exemple…»
Plus tard, Sophia aimerait être agent immobilier, «pour se trouver une belle maison et avoir assez d'argent pour finir dans l'humanitaire». Elle a fait partie du petit groupe qui, alerté mardi par une chaî