Jurée au premier procès de l'évasion d'Antonio Ferrara fin 2008, Julia H., 25 ans, arrive tendue, hier, à la barre de la cour d'assises d'appel de Paris, qui rejuge huit accusés. Citée comme témoin par l'accusation, mais soumise au secret des délibérations auxquelles elle a participé, la jeune femme, en jean et pull noir, se prête aux questions. L'avocate générale, Anne Vosgien, la soupçonne d'avoir voulu faire évader le condamné : «Vous faites du soutien scolaire, mais vous étiez pilote de ligne ?- La crise économique a interrompu les recrutements. - Vous faites d'autres sports en relation avec l'aviation ?- De l'aviation légère. - Des hélicoptères aussi ? - Ah non, j'ai une licence de pilote d'avion.»
Si on la soupçonne,c'est que Julia a entretenu une correspondance avec Antonio Ferrara, qu'elle est venue voir à un procès ultérieur : «Il m'a vue et m'a fait signe de lui écrire. Quelqu'un dans la salle m'a donné son adresse.» Elle a été «soulagée» de pouvoir lui écrire : «Je n'avais pas très bien vécu le premier procès long, fatigant, difficile.» Mais elle l'assure : «Non, je n'ai absolument pas été manipulée, car je ne suis pas une personne manipulable.»
Cette correspondance lui a valu d'être convoquée en mai 2010 par la police judiciaire. Elle a cessé ces échanges avec le braqueur : «Face à la police, j'ai tout de suite compris que mon brevet de pilote pouvait po