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Interview

«L'enfant est l'un des éléments les plus importants pour une secte»

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par Félix Pennel
publié le 14 octobre 2010 à 17h30

La Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires (Miviludes) publie un guide destiné à protéger les mineurs de l'influence des sectes. Près de 50.000 seraient concernés par le problème. Catherine Picard, présidente de l'Union nationale des associations de défense des familles et de l'individu, espère que ce guide aide à prévenir d'autres dérives.

Pourquoi les mineurs sont-ils une cible privilégiée pour les sectes?

Il y a deux types de mineurs. Ceux qui sont nés de parents sectaires — ceux-là n'ont aucun choix, ils suivent leurs parents — et ceux qui sont victimes de mouvements qui leur proposent diverses activités, et les séduisent ainsi. Ce qui est délicat c'est les mineurs sous la responsabilité de leurs parents. Ces derniers pensent avoir tous les droits sur la vie de leur enfant.

Ce qui intéresse les sectes chez les mineurs, c'est leur potentiel. Un mineur c'est l'avenir. L'enfant représente le futur du mouvement et doit donc être éduqué selon des critères bien précis, ceux de la secte. L'enfant est l'un des éléments les plus importants dans une secte. Et puis ça permet d'avoir une emprise sur les parents.

Comment se caractérise une dérive sectaire chez les mineurs?

Appartenir à un mouvement sectaire, c'est une forme de maltraitance. Elle peut être physique, morale, ou les deux. Difficile d'aborder ça avec un mineur. En plus tous les mouvements sectaires sont culpabilisants. Les sectes leur apprennent à nier