Menu
Libération
Interview

«Avec les flash-ball, on voit de plus en plus de blessés dans les manifs»

Article réservé aux abonnés
Le flash-ball est responsable d'une hausse des blessés dans les manifs. (AFP Jack Guez)
par Félix Pennel
publié le 15 octobre 2010 à 11h57
(mis à jour le 15 octobre 2010 à 12h49)

David Dufresne, ancien journaliste de

Libération

et auteur de

(Hachette), revient sur la mission des CRS et leurs doctrines. Histoire de cerner un peu mieux les causes des débordements - devenus courants - lors de manifestations.

Lorsque les CRS se déploient en marge des manifestations, quels sont leurs ordres?

Tout dépend de la situation. Dans le cas d'une manifestation déclarée, il y a beaucoup de mesures prises en amont, par la préfecture, les renseignements généraux, les syndicats, etc. pour tracer l'itinéraire. Ça permet ensuite à la police de dégager des rues tous les éléments susceptibles de devenir des projectiles. S'il y a un chantier par exemple, les outils et les matériaux seront retirés. Mais dans le cas d'une manifestation sauvage, c'est beaucoup plus compliqué, il y a beaucoup d'incertitudes. La tenue des CRS sera directement de type défensive. Ils s'attendent automatiquement à des affrontements alors que, dans le cas d'une manifestation déclarée, ils partent du principe qu'il y aura une escalade visible avant d'éventuels affrontements.

Quelle est leur principale mission?

Les CRS, pour ne prendre qu'eux, assurent le maintien de l'ordre. C'est-à-dire qu'ils assurent à la fois la liberté de manifester, et la liberté de se déplacer. Maintenir ces deux impératifs sans que l'un n'empiète sur l'autre, c'est la mission des CRS.

De quels outils disposent-ils?

Ça commence au porte-voix et ça finit au canon à eau. C'est