Parmi d'autres films, le Silence des agneaux et Seven illustrent la fascination du cinéma pour l'univers médico-légal. Depuis vingt ans, Patricia Cornwell campe l'experte Kay Scarpetta, qui, scalpel en main, autopsie les cadavres défigurés incarnant la criminalité extrême aux Etats-Unis. La médecine légale envahit aussi le petit écran avec, notamment, la série culte sur la criminalistique Crime Scene Investigation (les Experts). Ce succès culturel prolonge la médiatisation des experts devant les tribunaux criminels.
Toxicologie, biologie médico-légale, identification anthropologique, ADN et test génétiques : la médecine légale est le rouage scientifique de la justice criminelle. Dès les années 1850, les grands cas jugés aux assises mobilisent les experts. Ayant arpenté la scène du crime, le légiste met en indices les plaies bénignes et les blessures mortelles. Il «fait parler le cadavre» pour reconstituer le mode opératoire et l’intention criminelle. En février 1933, flanqué de policiers et de magistrats, un légiste établit le scénario du meurtre commis par les sœurs Papin sur leur patronne tuée au marteau et au couteau. Depuis la levée de corps (16 octobre 1984) du petit Grégory lié et noyé dans la Vologne, l’investigation médico-légale exploite encore d’infimes traces d’ADN (pantalon, liens de la victime). Depuis longtemps, la justice doit chercher la preuve du crime jusque dans les entrailles de la victime.
Vers la Renaissance, le «corps vil» du p