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Enquête

Affaire Karachi : une note gênante pour Balladur refait surface

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Un document classé confidentiel défense indique que la direction du Trésor désapprouvait la vente de sous-marins au Pakistan qui sera conclue en 1994.
L'ancien Premier ministre Edouard Balladur, le 5 mai 2010 à l'Assemblée nationale à Paris (AFP Miguel Medina)
publié le 16 octobre 2010 à 0h00

Des documents récemment transmis à la justice, et dont Libération a obtenu copie, étayent les soupçons du juge Renaud Van Ruymbeke au sujet du financement de la campagne présidentielle d'Édouard Balladur en 1995. Depuis dix jours, le magistrat souhaite établir si l'ex-Premier ministre a bénéficié de commissions illicites prélevées sur la vente de trois sous-marins au Pakistan. Ce contrat d'armement d'État à État avait été conclu par le gouvernement Balladur le 21 septembre 1994. Six mois avant le premier tour de l'élection présidentielle. Or, une pièce émanant de la direction du Trésor, méconnue jusqu'à ce jour, confirme que son gouvernement a vendu les submersibles en dépit des réalités économiques de l'époque (fac-similé ci-contre). Laissant supposer que d'autres motivations guidaient les décideurs Français.

«Précarité». La note classifiée «confidentiel défense » à destination des services d'Édouard Balladur exprimait les plus grandes «réserves à l'égard de ce projet, compte tenu de la situation financière précaire du Pakistan». Rédigé le 23 mars 1993 à l'attention de Nicolas Bazire, directeur de cabinet de Balladur, ce document engageait son gouvernement à ne pas signer le contrat, qualifiant la vente de « déraisonnable». Sans effet sur les destinataires. À partir du mois de janvier 1995, trois mois avant le premier tour, la fourniture des sous-marins générait pour 165 millions de francs de commissions occultes au profit d'une so