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Cancer: soupçons sur la fellation

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santé . Selon une étude, les atteintes de la cavité buccale sont de plus en plus souvent provoquées par le papillomavirus, transmis sexuellement.
publié le 16 octobre 2010 à 0h00

On l’avait un peu oublié, mais les maladies sexuellement transmissibles ne se portent pas si mal que cela. Et s’adaptent tout naturellement aux pratiques en vogue. Dernier exemple en date, selon des travaux de chercheurs suédois publiés aux Etats-Unis par les centres américains de contrôle et de prévention des maladies (CDC), les cancers de la cavité buccale sont de plus en plus souvent provoqués par des infections de papillomavirus transmises sexuellement lors de rapports bucco-génitaux. En d’autres termes, la fellation sans préservatif n’est pas toujours sans conséquence.

Ce n'est pas franchement une découverte. Le virus du papillome humain (VPH)est responsable des infections sexuellement transmissibles les plus fréquentes : on estime entre 10 à 30% le nombre de personnes contaminées par ce virus. Ces virus peuvent ainsi provoquer des cancers du col de l'utérus, mais aussi de la bouche. «Plusieurs recherches montrent un accroissement de la fréquence des cancers oropharyngés avec une proportion croissante de ces tumeurs résultant d'une infection de papillomavirus humains chez des sujets devenus sexuellement actifs très jeunes et ayant eu de multiples partenaires», écrivent les chercheurs suédois. «Nous observons une lente épidémie aux Etats-Unis et dans des pays d'Europe du nord», ajoutent-ils. Ce constat a conduit le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC) à reconnaître ces papillomavirus, en plus des causes traditionnelles que sont le tabag