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Libération
REPORTAGE

«Bloquer la circulation, c'était pas forcément la meilleure idée»

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Place de la République, dans le IIIe arrondissement à Paris, ce mardi 19 octobre. (Florent Pecchio)
publié le 19 octobre 2010 à 11h55
(mis à jour le 19 octobre 2010 à 12h52)

«C'est le gros, GROS bordel», jubilent deux lycéens, sautant comme des cabris au milieu de la place de la République, à Paris. Il est 9 heures et des poussières ce mardi matin. La place de la République, dans le IIIe arrondissement, gros axe de circulation, est complètement paralysée depuis une bonne heure. 200 élèves, venus principalement du lycée voisin Turgot, bloquent deux avenues avec des poubelles et des palettes de bois.

«On s'était fait passer le mot hier entre nous. On s'est donné rendez-vous à 7 heures pour bloquer le lycée, puis on est venu ici, tous ensemble pour faire du bruit», raconte une élève de seconde. «Parce qu'au fond, bloquer le lycée, ça sert pas à grand chose, personne s'en rend compte. Alors que là, y a les médias, on peut faire passer notre message». Qui est: «Non à la réforme des retraites dans ces conditions. Faut un vrai débat démocratique sur une question aussi importante. Et pas une réforme, comme ça, imposée par le gouvernement et qu'il faudra refaire dans trois ans.»

Arrive alors une bande de garçons «super contents d'être là». Ils viennent du lycée Ravel, Porte de Vincennes, qu'ils ont essayé de bloquer ce matin. Ils crient et sautent partout, énumérant les lycées et les quelques collèges bloqués de la capitale. Ils s'amusent: «Ouais, pour bloquer le lycée, c'était comme un commando : la troupe venue de l'ouest, celle de l'est... C'était énorme.»

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