Plus de deux mille stations-service à sec, les douze raffineries à l'arrêt, mais pas de panique «il n'y aura pas de pénurie de carburant». Les ministres le répètent à qui mieux mieux. Point d'orgue dimanche soir sur TF1 avec un François Fillon déterminé à ne pas «laisser l'économie française étouffer par un blocage de l'approvisionnement en carburant». Quitte à réquisitionner le personnel.
Dimanche, trois salariés grévistes de la raffinerie Total de Grandpuits, en Seine-et-Marne, se sont ainsi vu signifier par huissier leur réquisition, par arrêté nominatif de la préfecture. Hier lundi, ils étaient une trentaine, selon la CGT industries chimiques (Fnic), à avoir reçu l'ordre de reprendre le chargement et la livraison. S'ils refusent, c'est «cinq ans de prison», leur aurait dit la direction, selon la CGT du site, pour qui «c'est une première».
A l'UMP, on assume sans problème: «S'il faut faire des réquisitions, on fera des réquisitions», a prévenu le porte-parole Frédéric Lefebvre. «Le droit de grève n'a jamais été le droit de bloquer. L'Etat a à sa disposition une réponse parfaitement légale qui est la réquisition si c'est indispensable.»
«Manifestement illégal»
Parfaitement légale ? Il y a au contraire «atteinte caractérisée au droit de grève», pour la CGT, qui a déposé une requête hier soir aup