Menu
Libération
Reportage

A Paris-IV, un blocage de raison

Article réservé aux abonnés
Les étudiants du site de Clignancourt, réunis en AG hier, cherchent à présenter un front uni.
publié le 21 octobre 2010 à 0h00

Assises sur un banc à l'entrée de l'Amphi 2, Pauline et Valérie pianotent sur leurs téléphones portables. Les deux étudiantes en histoire à Paris-IV Sorbonne, sur le site de Clignancourt, attendent l'assemblée générale des étudiants organisée à la pause de midi pour décider de la poursuite du mouvement contre la réforme des retraites. Grève ? Blocage ? Participation à la manifestation prévue pour aujourd'hui 14 heures à Paris ? «On est surtout là pour s'informer, parce qu'on ne l'a pas été assez avant», explique calmement Pauline, 19 ans, tout en terminant son SMS. Cette habituée des manifestations, fille d'intermittents du spectacle, balaye les critiques qui décrivent des étudiants mobilisés pour sécher les cours : «Moi je suis en cours ! Je ne suis pas tout le temps pour le blocus, mais ça ne m'empêche pas d'être contre la réforme.»

«Vacances». A part une banderole usée par la manifestation de la veille et posée à l'entrée de la fac («Paris-IV - Des retraites pour les vieux. Du boulot pour les jeunes», écrit en rouge et noir sur fond blanc), rien n'annonce une mobilisation. «C'est vrai qu'il est difficile de réunir les gens, de les intéresser, concède Hugo, 18 ans, militant Unef en 1re année de philosophie. Du coup, on informe : diffusions, barrages filtrants, assemblées générales, comités de mobilisation, discussions, échanges…» Résultat : à peine midi sonné, ils sont environ près de 400 à investir les