Dans l'affaire Bettencourt, il ne manquait plus que ça : une belle «manip». Réalisée avec empressement et dans l'illégalité. Philippe Ingall-Montagnier, le procureur général de la cour d'appel de Versailles, a annoncé vendredi qu'il allait saisir la Cour de cassation d'une demande de dépaysement de l'affaire Banier-Bettencourt. Autrement dit, d'un dessaisissement de la présidente de la 15e chambre correctionnelle de Nanterre, Isabelle Prévost-Desprez, chargée d'un supplément d'information sur les «abus de faiblesse» reprochés au photographe François-Marie Banier. Simultanément, le procureur général a indiqué avoir saisi le parquet de Versailles de l'ouverture d'une information pour «violation du secret de l'enquête» visant la magistrate. Comme David Sénat, l'ancien conseiller de Michèle Alliot-Marie, Isabelle Prévost-Desprez serait accusée de «fuites» vers le Monde. Et c'est une enquête diligentée par le procureur de Nanterre, Philippe Courroye, qui l'établirait.
Perquisition. L'enquête du procureur contre la juge est partie d'un article du Monde annonçant la perquisition du domicile de Liliane Bettencourt, le 1er septembre. Me Georges Kiejman, l'avocat de la milliardaire, ayant déposé plainte, le procureur a confié «des vérifications» à l'Inspection générale des services (IGS). Mais il a surtout requis, illégalement, des relevés téléphoniques, les fadettes, des deux journa