Deux événements récents appellent une réflexion sur le chemin parcouru par l'Etat français pour instaurer une législation où apparaît «la psychanalyse», sans qu'il soit correctement tenu compte du «droit de la psychanalyse» à ne pas se voir inscrite comme l'une parmi d'autres dans le champ des psychothérapies et sans qu'on retienne que tout citoyen doit disposer d'un «droit à la psychanalyse» s'il souhaite y avoir recours même pour des motifs qui ne concernent pas la santé au sens où l'entend l'administration. Ces deux événements sont d'une part une requête devant le Conseil d'Etat déposée par l'association Analyser (1) pour excès de pouvoir du Premier ministre et d'autre part la parution du Manifeste pour la psychanalyse (2), un texte des plus rigoureux au point de vue analytique et politique sur l'opposition à une quelconque réglementation, directe ou indirecte, de la psychanalyse par les pouvoirs publics.
L'«article 52» adopté en 2004 après proposition du député Bernard Accoyer, et modifié en 2009, porte sur le titre de psychothérapeute et mentionne de façon distincte les psychanalystes. Cet article vient d'accoucher péniblement d'un décret du 20 mai 2010. Le principe relatif aux psychanalystes est que, régulièrement enregistrés dans les annuaires d'«associations de psychanalystes» et souhaitant obtenir le titre de psychothérapeute, ils sont dispensés partiellement de la formation en psychopathologie clinique requise. Si la loi les mentionne de manière sp