Philippe Courroye, le procureur de Nanterre, aura donc tout tenté pour s'opposer à l'examen de l'affaire Bettencourt par le tribunal de Nanterre. La réquisition des fadettes (factures détaillées) des journalistes du Monde n'est que l'épilogue d'une longue dérive.
Contacts.«C'est Courroye qui est le nœud du truc. C'est pas Sarkozy, c'est Courroye», avait dit à Liliane Bettencourt son gestionnaire de fortune, Patrice de Maistre, en 2009, selon les enregistrements du maître d'hôtel. A l'époque, le camp Bettencourt espère le classement par Courroye de la première plainte pour «abus de faiblesse» déposée contre le photographe François-Marie Banier. Les enregistrements révèlent les contacts du procureur, des conseillers de l'Elysée et de Bettencourt. Parmi ces derniers, Me Fabrice Goguel explique à Liliane Bettencourt qu'il est «allé discuter avec M. Courroye, le procureur, du dossier» en juin 2009.«Il ne m'a absolument pas dit s'il allait arrêter l'affaire ou s'il allait saisir le tribunal. Il n'y aura en tout cas pas de juge d'instruction.» La garantie est donnée par le procureur lui-même.
Patrice de Maistre, lui, se rend à l'Elysée. «Le conseiller de Sarkozy m'a appelé ce matin - je ne lui avais rien demandé - pour me dire : "Je sais que Me Goguel est chez le procureur et je veux vous voir."» L'Elysée est informé en temps réel des rendez-vous du procureur… En juillet 2009, le conseiller j